Biskra, Reine des Zibans.


La Wilaya de Biskra est située à 400 km au sud-est d'Alger, et s'étend sur une superficie de 127,70 km². Cette ville surnommée reine des zibans (ziban signifiant oasis en berbère) se caractérise par un climat rigoureux aux étés chauds et très secs et aux hivers froids et secs. Les températures varient de 0°C à 45°C selon les saisons. L'activité agricole est dominée par la phœniciculture dont la principale variété produite est Deglet Nour. 



Biskra : Centre Ville.


Jardin Djnane El Baylek.


. La wilaya de Biskra a un passé très riche

Durant l’époque Romaine et Byzantine, Biskra était appelée Vescera, mais également Piscinam en référence à la source Hammam Salhine

La période musulmane sous le contrôle des Omeyades est surtout marquée par la Bataille de Tahouda ayant lieu en 683 entre les troupes berbères commandées par Koceïla, et une armée omeyade menée par Okba Ibn Nafaa. Elle se solde par la défaite et la mort au combat d'Oqba ibn Nafaa. Son mausolée se trouve dans la commune de Sidi Okba.

La période de colonisation française est marquée par le siège de Zaatcha (non loin de Tolga) entre le 16 juillet au 26 novembre 1849. Les Zaatchas se révoltent sous la direction du cheikh Ahmed Bouziane. Sa tête est coupée et fixée au bout d’une baïonnette à la fin de la bataille qui dure plus de quatre mois. Elle est conservée tout comme celles de Boubaghla et de Cherif Bou Kedida au Musée National de l’Histoire Naturelle à Paris.  Les têtes des Chouhadas sont restituées (les 24 crânes) à l'Algérie le 3 juillet 2020.

Épisode de la prise de Zaatcha, dans L'Illustration : journal universel, 355, 15 décembre 1849, p. 241. 


Site de l'Ancien Village de Zaatcha.



. Biskra et le Septième Art. 

Les paysages de la reine des Zibans ont constitué des décors naturels pour de nombreux films Algériens comme le film Chronique des Années de Braise réalisé par Mohammed Lakhdar Hamina qui relate l'histoire de l'Algérie de 1939 a 1954. Ce film obtient la Palme d'or à Cannes en 1975. Le film  Décembre réalisé par le même acteur /réalisateur, sorti en 1973 à Alger, est tourné essentiellement à M’chounech.


Autres films réalisés à Biskra : 

L’Archipel du sable : produit en  2007  et diffusé en 2010 dont l’histoire se déroule en 1939, et retrace le calvaire d’un jeune peintre français affecté à Biskra.

Mustapha Ben Boulaid : Ce film retrace le parcours de Mustapha Ben Boulaïd et son rôle pendant la Guerre de libération, notamment dans la région des Aurès. Plusieurs séquences du film ont été tournées à el kentara.

Hiziya dont le réalisateur Mohamed Hazourli a écrit le scénario à partir du poème de la chanson populaire de Mohamed Ben Guittoun.

Carnaval fi Dachra : réalisé par Mohamed Oukassi, et présenté au public 1994. Le tournage des scènes a eu lieu dans le village de Chatma.

The Well : réalisé par Lotfi Bouchouchi et sorti en 2016. Quelques séquences du film ont été tournées à Biskra.



. Biskra et l'Art Culinaire.

La cuisine Biskrienne est composée de plats variés comme le Mhajeb dit localement Mahdjouba. La chakhchoukha, la hasswa, la tchicha, le batout, le bou maârass et le merkhous (tous appelés  M’segyat ) sont des plats arrosés et servis de préférence dans une jatte en bois (gassaâ) pouvant réunir plusieurs personnes, car ces mets appellent au partage et à la convivialité. 

Mhadjeb d'El Kantara.


On dit qu’une chakhchoukha dégustée seule n’a pas le même goût que celle qu’on partage avec ses amis, les membres de sa famille et ses proches.Tous ces plats ont un point en commun qui est l'utilisation de Rass el Hanout, produit localement et composé de 11 épices. La formule reste secrète. 


Itinéraire Choisi.


M'Chounech l'Enchanteresse.

M'Chouneche ou, en berbère Chaoui Himsounine, est située dans la partie sud-ouest du massif de l'Aurès, entre le Djebel Ahmar Khaddou à l'est et le Djebel El Azreg (Ich Aziza en Chaoui) à l'ouest, dans la vallée encaissée de Ighzer Amellal (oued Abiod). La population autochtone est berbère d'origine zénète, et berbérophone


La commune de M'Chounech est un des points de départ de la guerre de Libération sous le commandement de Mostefa Ben Boulaidresponsable de la zone de l'AurèsElle a également constitué la ville de repli pour Ahmed Bey en 1845 dans le Djebel Ahmer khaddou. Cette ville a bercé la révolte des Zaatcha en 1849, ainsi que la révolte de Si Sadek Oulhadj en 1858. Le commandant Si el Haouès est natif de la ville. Sa maison dont la famille a fait don, a été transformée en  Musée de la Révolution.

M'Chounech a servi de décors pour plusieurs films Algériens. Elle dispose d'une vaste palmeraie qui s’étend le long de l'Oued Labiod, et d'un parc naturel. Cette petite ville est connue également pour le travail de poterie


Le côté ancien de la commune de M'chounech est composé de vielles bâtisses abandonnées. Cette partie de la ville a servie au tournage du film Décembre avec Sid-Ali Kouiret. 

Construites de pierres ou de terre, certaines maisons «taddart» sont plaquées contre les parois rocheuses s’intégrant parfaitement au site comme un gigantesque escalier


L'architecture des maisons est de type Chaoui. Ces habitations sont discrètes sur l’extérieur, et construites de pierres ou de terre.  Seuls des trous d’aération, en forme de triangle, carré, hexagone, rosace y animent les façades.

La maison dont l'accès se fait par une porte épaisse à panneaux verticaux est composée de trois espaces. le premier espace constitue la bergerie, le second espace est destiné à la famille avec plusieurs chambres disposées autour d'une cours centrale. Le dernier espace est le cellier  "hasthidhe" (pièce de réserve et espace de séchage). La maison peut être sur un, ou plusieurs niveaux de construction.


Une Partie de la Commune avec un Semblant de Village Méditerranéen 


Oued L'abiod ou en chaoui Ighzir Amellal, traverse le massif des Aurès au nord-est de l'Algérie.  Il prend sa source à environ 2000 mètres d'altitude près du Djebel Chélia, point culminant de l'Aurès (2328 m), et coule vers le Sahara (Biskra) selon un axe nord-est/sud-ouest.

Parc Naturel de M'Chounech.


Barbeau juvénile profitant des eaux limpides de Oued l'Abiod .


Le palmier dattier tire son nom de Phoenix, nom du dattier chez les Grecs de l’antiquité. Il est considéré comme l'un des poumons économiques de la ville de M'Chounech. 


Entre M'chounech et Biskra : Paysages Volcaniques

 

La Palmeraie de M'Chounech (Reportage Photos).

 La Palmeraie de M'Chounech qui  S’étend le Long de l'Oued Labiod.

Les Gorges d' El Kantara (El Gentra : Biskra ).

El Kantara ou Gantara surnommée la "Porte du désert" ou encore désignée "Porte d'or" par Eugène Fromentin est une oasis du sud-ouest des Aurès, à 52 km au nord de Biskra et à 62 km au sud-ouest de Batna. Le site naturel d'El Kantara et le patrimoine romain qu'elle renferme sont classés et protégés depuis 1923. El Kantara a une grande richesse patrimoniale, notamment la Dachra Dhahraouia et sa Casbahles vestiges romains et le musée Lapidaire ou encore la ville européenne


Une partie de l'histoire d'El Kantara est immortalisée dans des textes littéraires et dans des œuvres d'artistes-peintres.


Imposantes Falaises  d'Argile et de Marnes Gypseues Rougeâtres.
A Droite : Djebel Malalo. A Gauche : Djebel Mimoune.


. L’Oued El Hai ou Oued El Kentara prend son origine sur les flancs de l’Atlas Saharien et coule dans la direction SE-NO. Son écoulement est relativement permanent. Il a un débit journalier de 57,5 m3/s. Durant sa traversée, il est exploité par les habitants des rives pour irriguer les terres agricoles.

Oued el Haï.


Nombreux Lauriers Roses (Nerium oleander) au Bord de Oued El Haï.


. Pour faciliter l’accès et relier les deux rives de l’oued El Haï, les romains érigent un pont à une seule arche de 10 m de diamètre appelé aujourd'hui Pont Romain

Le Pont Romain de Part et d'Autres.


En 1844 l'armée française occupe la région et en 1862, sous le règne de Napoléon III, le pont est restauré par le Génie Militaire.


Vue à Partir du Pont romain sur le  Djebel Metlili (1500m).


. La palmeraie d'El Kantara (50 000 palmiers dattiers) avec une multitude d'arbres fruitiers était dans le passé la principale ressource économique des habitants.


. La ligne d'El Guerrah à Touggourt est l'une des trois grandes lignes verticales du réseau ferroviaire algérien. Elle relie Constantine dans le nord du pays à Touggourt. Elle a été ouverte par étape entre 1882 et 1914. Le tunnel mesure un peu plus de 40 m.


La ville dispose de 3 unités de production de poteries diverses (dont une publique : ECATEK : entreprise communale de l’artisanat traditionnel). Nombreuses poteries sont faites maison, et vendues en bordure de la route, constituant ainsi une source de revenus pour un grand nombre d'habitants